Une petite histoire de flûtes ?  
   

La flûte traversière compte parmi les plus anciens instruments de l’humanité mais seuls ont été conservés les instruments faits d’un matériau qui a pu résister au temps: pierre, os, argile. Elle arriva probablement en Europe par l’intermédiaire de Byzance et des pays Slaves, le premier témoignage iconographique en Europe figure dans l’Hortus deliciarum de l’abbesse Herrade de Landsberg (2de moitié du XII s.).

La flûte au Moyen Age
La flûte traversière cylindrique est au Moyen Age d’un usage courant parmi les joueurs d’instruments, les « fistulatores ». On la trouve aussi bien dans les cours que dans les cercles de la bourgeoisie citadine, elle est souvent combinée au tambourin. Alors que la famille des flûtes à bec s’est développée jusqu’à 8 instruments de tailles différentes, on ne connaît que peu de forme variées parmi les flûtes traversières (deux ou trois). Les premières indications concernant la technique de la flûte traversière y compris les indications pour octavier et celles concernant l’embouchure, sont données par Ph. Jambe de fer. Mais les méthodes détaillées sont assez rares comparées au nombre de celles qui se rapportent à la flûte à bec. Toutes se réfèrent à l’exemple du chant. Jusqu’au XVIIIe siècle, le terme « flûte » désigne principalement la flûte à bec, tandis qu’on ajoute pour la flûte traversière les qualificatifs « traversière », « allemande ».

La flûte baroque
Ce n’est qu’au début du XVIIIe siècle que la flûte traversière se voit assigner une fonction propre et rapidement très importante. Une perce inversement conique (auparavant cylindrique), la division du tuyau, auparavant en une seul pièce, en trois parties (tête, corps et patte), une clef pour le 7e trou de la patte (auparavant 6 trou et pas de clef) sont les caractéristiques essentielles du nouveau type de flûte qui se répand à Paris à partir de 1650 environ.

Pour rendre possible le jeu dans des tons variés, la partie centrale de l’instrument est divisée vers 1720 en deux parties dont la moitié supérieure peut être remplacée par d’autres segments de différentes longueurs (jusqu’à 6). Une vis d’accord en liège permet d’apporter des corrections à l’accord d’ensemble. Les intervalles de demi-ton sont réalisés au moyen d’un doigtés fourchus qui, selon la tonalité, entraînent une certaine inégalité dans la gamme du fait de leur sonorité faible. Cette absence d’uniformité entre les sons confère à la flûte baroque un charme particulier qui a exercé un grand attrait jusqu’au XIXe siècle.

Les progrès accomplis dans le domaine de la technique sont sensibles à travers les œuvres didactiques de Hotteterre (1707), Quantz (1752) et Tromlitz (1786 et1791). Y sont aussi nettement dessinées les différences entre les styles nationaux, qui s’expriment en particulier à travers les indications d’articulation et de dynamique. Pour répondre aux problèmes d’intonation de la flûte à clefs, on y ajoute progressivement de nouvelles clefs. Ce sont d’abord un sol #, puis un fa et un si b. Les clefs de do et do#, mises au point entre autres par Pichard Gedney à Londres (1769), permettent d’étendre le registre de grave. La tessiture de la flûte s’étend peu à peu dans l’aigu, chez Hotteterre, elle va du ré3 au sol5, chez Quanzt s’y ajoute le la5 et chez Franz Anton Schlegel (1788) elle s’étend jusqu’au do5
Le solo de flûte dans l’Orphée de Gluck (Danse des esprits bienheureux) est un bon exemple de l’utilisation appropriée de cette flûte baroque à plusieurs clefs. A l’opposé, la musique pour flûte de Mozart est encore issue tout entière de la manière propre à la flûte à une seule clef (ton à dièses). Le matériau de la flûte restait encore le bois, éventuellement le verre (Claude Laurent, Paris vers 1810) et l’ivoire.

 

Pour en savoir plus allez là : http://www.chez.com/flutetraversiere/index.htm

 

 
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